Paradism

avril 6, 2024, category: Paradisme


L’humanité traverse un effondrement systémique. L’effondrement est global et affecte tous les domaines de la société : politique, économique, social, culturel, écologique, scientifique, judiciaire, éducatif, religieux, spirituel...

Si nous devions identifier l’évènement responsable de l’effondrement systémique, nous constaterions qu’il s’agit d’un changement dans notre mode de production. Lorsque nous changeons le mode de production, nous changeons tout dans la société. Nous changeons notre mode de vie, comment nous vivons, ce que nous faisons et comment nous le faisons. Nous changeons nos élites, comment elles sont sélectionnées et comment elles opèrent. En fin de compte, lorsque nous changeons notre mode de production, nous changeons notre niveau de civilisation et le système de société qui l’appuie. À mesure que le nouveau mode de production est introduit, l’ancien système s’effondre pour faire place au nouveau.

À chaque mode de production correspond un système de société. Car c’est le mode de production qui dicte l’organisation sociale.

Nous avons commencé avec la civilisation originale des chasseurs-cueilleurs. Nous étions nomades. Nous avons connu le tribalisme. Puis avec la domestication des plantes et des animaux est venue la civilisation agraire. Nous avons dû nous installer pour travailler la terre et, pour survivre, nous avons dû nous protéger avec une armée et un seigneur de guerre contre les « barbares », les nomades qui considéraient la propriété de la terre comme une menace pour leur mode de vie. Nous avons ensuite connu le féodalisme.

Avec la révolution industrielle, les animaux ont été remplacés par des machines. Notre mode de production est passé de la culture de la terre à celui du travail en usine. Les populations se sont concentrées autour des zones industrielles, ce qui a entraîné une migration des villages vers les villes. Le nouveau mode de production a apporté une multitude de nouveaux produits et services qui ont profondément impacté notre mode de vie. Les élites, qui étaient propriétaires des terres, ont été remplacées par les propriétaires des machines. Le capitalisme a alors remplacé le féodalisme.

Avec l’arrivée des machines intelligentes, des robots et de l’IA, nous changeons à nouveau notre mode de production. Les robots remplacent les humains comme les machines ont remplacé les animaux. Nous allons atteindre un nouveau niveau de civilisation. Tout va changer. Tout ce dont nous avons besoin sera produit abondamment et gratuitement. Nous créerons une société de loisirs sans travail ni argent. Toute la production sera effectuée par des robots et se fera sous terre. Nous vivrons en harmonie avec la nature, en créant des environnements toujours plus beaux et agréables. La Terre sera transformée en un paradis. Nous appelons le système de société optimal qui dirige ce paradis technologiquement avancé : le Paradisme.

Le Paradisme n’est pas une option parmi de nombreux autres systèmes de société. Le Paradisme est le système de société qui s’aligne sur le nouveau mode de production dirigé par les machines intelligentes. Il s’établit naturellement, aidé par les forces invisibles qui poussent un système vers un nouvel équilibre. Ces forces sont irrésistibles. Elles font s’effondrer l’ancien pour faire place au nouveau. Tout comme le féodalisme a remplacé le tribalisme, pour ensuite être remplacé par le capitalisme, dès que le nouveau mode de production deviendra dominant, le Paradisme remplacera le capitalisme.

Il y a une logique derrière l’effondrement systémique attribué aux machines intelligentes. Si le capitalisme arrivait à fournir suffisamment de prospérité pour que les gens acceptent leur servitude, il est maintenant à l’origine de difficultés généralisées. Pour rester compétitives et rentables, les entreprises sont contraintes de remplacer les travailleurs par des machines intelligentes. En perdant ainsi leur emploi, les gens ne peuvent plus consommer. Lorsque les gens n’achètent pas, les entreprises ne peuvent pas vendre et font faillite. L’automatisation, nécessaire pour rester compétitif et rentable, détruit également le pouvoir d’achat de la population et conduit le système à la faillite.

Le système financier, qui a servi d’instrument de contrôle et de domination aux élites, repose sur la capacité des emprunteurs à rembourser leurs dettes. C’est par ce processus que l’argent est créé, et c'est comme ça que les banques peuvent faire des affaires. Lorsque trop de gens, d’entreprises et de gouvernements font faillite et perdent leur capacité à rembourser leurs dettes, aucune institution financière ni aucune monnaie ne peuvent survivre. Le système financier s’effondre, affectant toutes les couches de la société. C’est un effondrement systémique. Cela se produit maintenant et cela se produit partout.

Que se passera-t-il après l’effondrement systémique ?

Ce qui se passera ensuite dépendra de la prédominance des deux forces fondamentales qui dirigent les systèmes biologiques : l’amour et la peur.

Les êtres humains, à l’instar de tous les êtres vivants, fonctionnent avec deux systèmes opératoires distincts, chacun dictant un ensemble spécifique de comportements. Lorsque nous repérons de la nourriture ou quelque chose de plaisant, nous activons l’émotion de l’amour ; nous sommes attirés et nous avançons. En revanche, lorsque nous rencontrons quelque chose de toxique ou que nous percevons un danger, nous activons l’émotion de la peur ; nous sentons de la répulsion et nous reculons. Chaque action et décision que nous prenons ne peut être motivée que par l'amour ou par la peur. Nous avançons ou reculons. Il est impossible de faire les deux en même temps.

Lorsque nous sommes en sécurité et que nous ressentons de l’amour, les fonctions supérieures du cerveau sont activées, nous sommes plus intelligents, nous sommes ouverts d'esprit, nous philosophons, nous sommes créatifs, nous sommes connectés, empathiques. Nous adoptons des comportements comme la coopération, la gentillesse et la compréhension. Nous contribuons positivement à notre communauté.

Lorsque nous avons peur, nous désactivons les fonctions supérieures, nous fermons notre esprit pour nous concentrer sur le danger. Ce n’est pas le moment d’écrire de la poésie. La réaction de lutte ou de fuite est activée. Nous nous concentrons sur l’autopréservation et nous devenons égoïstes, défensifs, compétitifs, voire agressifs. Nous mobilisons notre métabolisme pour fuir ou attaquer et détruire la menace perçue. Si nous ne pouvons pas fuir, si nous ne pouvons échapper à la menace et que la peur persiste, nous nous sentons impuissants, nous désespérons, nous tombons malades et nous mourons ou nous nous suicidons.

A chaque niveau biologique, nous trouvons les mêmes 2 systèmes opératoires et le même mécanisme autodestructeur lorsque l'on est sans échappatoire d'un environnement stressant. Ils existent au niveau cellulaire et bactérien, au niveau des communautés de cellules et de bactéries qui forment les plantes, les animaux, les êtres humains, et on les retrouve également au niveau des communautés de plantes, d’animaux et d’êtres humains. Tout comme les communautés de cellules forment des êtres humains individuels, les communautés d’êtres humains forment des systèmes biologiques plus vastes, des entités vivantes également dirigées par l’amour et la peur, avec le désir de survivre, de prospérer et de vivre sans avoir peur, et avec la capacité de s’autodétruire en cas de désespoir.

Qu’une communauté se sente en sécurité ou non détermine la façon dont elle sera dirigée.

En cas de danger, une communauté déclenche sa réponse de lutte ou de fuite et choisit des seigneurs de guerre pour leaders. Lorsqu’elle est confrontée à des menaces existentielles, la tyrannie devient la forme de gouvernance la plus appropriée. Vous devez mobiliser toute l’énergie possible pour combattre l’ennemi. Il n’y a pas de place pour la dissidence ou des délibérations pour parvenir à un consensus. Aucune armée n’opère démocratiquement. Il est vital que les décisions soient prises rapidement. Les soldats doivent obéir à la chaîne de commandement, on ne leur demande pas leur avis ou leur permission. En temps de guerre, les libertés civiles sont supprimées, les hommes et les femmes sont recrutés de force, la liberté d’expression est suspendue, la liberté économique est suspendue. Les industries sont placées sous contrôle de l’État, et des réglementations de prix sont appliquées. Lorsque vous fuyez ou luttez pour votre vie, vous ne vous souciez pas si votre corps souffre, si vos cellules ont faim ou sont trop fatiguées et mourantes. Vous ne répondez pas à d’autres besoins que celui de sauver votre vie ; chaque cellule de votre corps doit participer et supporter les efforts et les sacrifices nécessaires. En plus de cela, le corps produit plus de cellules nécessaires pour lutter. Nous développons davantage de muscle et des os plus résistants, l’équivalent cellulaire du développement du complexe militaro-industriel. Nous produisons une chimie spécifique, des hormones de stress, qui nous maintiennent alertes, en colère et agressifs ; semblable à une forme cellulaire de propagande de guerre. Sous un stress prolongé, notre corps se transforme et s’adapte. Pour le plus grand système biologique qu’est une communauté d’êtres humains, cela se traduit par la production de davantage de psychopathes, de sociopathes, d’athlètes, pour produire les guerriers nécessaires à l’attaque. Cela se fait par la culture de masse que sont les médias et l’éducation, mais aussi épigénétiquement. Les femmes qui vivent dans une grande insécurité donnent naissance à des enfants avec un QI plus faible et une physionomie plus forte. La communauté a besoin de combattants plus que de philosophes et de poètes.

Les psychopathes, qui sont génétiquement moins sensibles à la peur et à la douleur, ont tendance à être plus compétitifs et à être plus confiants en eux face à l’adversité. Leur prédisposition augmente leur capacité à inspirer des individus recherchant protection à travers leur leadership. Ils sont plus susceptibles d’atteindre des postes de pouvoir. Et bien sûr, c’est ce qu’ils ont fait !

Lorsqu’une communauté se sent à nouveau en sécurité, la tyrannie devient insupportable. Les gens réclament le changement. Ils revendiquent la souveraineté et le contrôle sur les fonctionnaires publics. Ils refusent de combattre. Ils désobéissent et expriment leur dissidence. Les sacrifices doivent cesser. Les libertés doivent être rétablies. Des réparations doivent avoir lieu. Leurs besoins doivent être pris en compte. Dans ce cas, la forme de gouvernance la plus appropriée serait celle qui sert tous les individus, répondant à leurs besoins tout en maximisant leur liberté, leur bien-être et leur développement personnel ; tout comme le corps humain qui peut, lorsqu’il est hors de danger, se reposer et rediriger l’énergie vers la réparation et la croissance, vers le bien-être de toutes les cellules.

La tyrannie est comme la douleur. Elle est utile pour protéger le corps, mais elle n’est pas souhaitable. La liberté est très souhaitable, mais ne peut être exercée que lorsqu’on est en sécurité, d’où le compromis entre liberté et sécurité, avec le parti pris que la sécurité prime sur la liberté. Si cela nous maintient en sécurité, nous accepterons la servitude et les sacrifices. Les élites, nos esclavagistes, les seigneurs de guerre qui ont pris le pouvoir pour nous protéger des menaces existentielles, en sont conscients. L’acceptation de leur pouvoir tyrannique et de leurs privilèges réside dans l’existence d’un danger potentiel et dans leur capacité à assurer la sécurité. Ils ont besoin de ces deux éléments pour contrôler une population désireuse de liberté.

Depuis le tout début, l’humanité a enduré ou craint la pénurie. Pour la plupart des gens, la vie était une lutte pour la survie. Le système opératoire sous lequel fonctionnait l’humanité était celui motivé par la peur, le système opératoire pour l’autopréservation qui favorise la compétition, l’égoïsme, l’oppression et la tyrannie.

Aujourd’hui, les machines intelligentes apportent l’abondance qui peut fournir à chacun suffisamment pour répondre à ses besoins vitaux et éliminer la peur de la pénurie. Lorsque les gens commencent à se sentir en sécurité, ils activent le système opératoire motivé par l’amour. Ils sont alors enclins à être coopératifs, à partager, à faire preuve d’empathie et de gentillesse. Une fois que suffisamment de personnes se sentent en sécurité, le système opératoire de l’humanité passe de la peur à l’amour. Les machines intelligentes ne font pas seulement s’effondrer le capitalisme et apporter un nouveau niveau de civilisation, elles modifient également, au niveau macrobiologique, le système opératoire de l’humanité. L’ensemble des comportements et émotions générés par l’humanité ne sera plus basé sur la peur, mais sur l’amour. Cela aura des implications profondes. Ce sera comme passer de l’obscurité à la lumière ; d’une ère d’obscurantisme et de souffrances à un âge d’or. Une transition aussi significative est sans précédent dans l’histoire.

Que deviendront nos élites ?


Elles seront remplacées, bien sûr, par les mêmes forces qui installent le Paradisme. L’âge d’or n’est pas dirigé comme celui des ténèbres. Les psychopathes, les tyrans, les esclavagistes, les seigneurs de guerre, les fauteurs de peur ne sont pas nécessaires dans un monde où l’amour, la paix, la coopération et le respect mutuel sont les principes fondamentaux.

Lorsqu’il n’y a plus de danger, les gens réclament massivement leur souveraineté et rejettent la tyrannie qu’ils ont acceptée à contrecœur sous la menace. Dans les systèmes biologiques, la réponse de fuite et de lutte cesse et le corps déplace son attention de la survie à la réparation et à la croissance, permettant la guérison et le développement. De même, dans une société dépourvue de menaces perçues, les individus peuvent se concentrer sur la réparation et le développement personnel et collectif, favorisant un environnement où la créativité et l’innovation prospèrent. Dans le système nerveux, les parties du cerveau qui abritent les fonctions supérieures priment sur celles qui génèrent les réflexes pour diriger le corps. Les glandes surrénales cessent la sécrétion d’adrénaline et de cortisol, ce qui entraîne la relaxation musculaire. De même, dans l’entité biologique qu’est la société humaine, les individus les plus capables de guider la réparation et le développement de l’humanité assument les rôles de leadership. La propagande cesse et les soldats rentrent chez eux.

Qui sont les individus les plus capables de l’humanité ?

Le caractère et les compétences ne sont pas répartis de manière égale parmi les individus. Ils suivent une courbe en cloche. Dans cette distribution, la plupart des individus auront un niveau moyen d’un trait particulier, tandis que moins d’individus auront des niveaux extrêmement élevés ou bas de ce trait. Nous appelons les individus avec des niveaux exceptionnellement élevés de compétence ou d’intelligence des « génies ». Lorsque ces génies dirigent la gouvernance avec leurs capacités extraordinaires, le système est appelé « géniocratie ».

Comment les génies seront-ils sélectionnés ?

Ils seront en définitive présélectionnés de manière scientifique et certainement élus par des personnes qui seront également sélectionnées scientifiquement pour cette tâche. C’est une forme de démocratie sélective pour sélectionner les meilleurs. La population choisie scientifiquement en son sein les meilleurs qui pourraient la servir et la guider et les meilleurs pour les élire. La méthode scientifique est le meilleur outil que l’humanité a développé pour l’optimisation objective. Elle sera utilisée à la fois pour détecter et sélectionner les plus qualifiés pour élever l’humanité vers des niveaux plus élevés de bien-être et de bonheur.

Comment gouverneront-ils ?

La forme de gouvernance la plus souhaitable est celle qui est au service de toutes les personnes et qui répond à leurs besoins en maximisant leur liberté, leur bien-être et leur épanouissement.

Le premier dilemme est de maximiser la liberté.

Dans le corps humain, toutes les cellules fonctionnent de manière autonome, chacune exécutant sa propre fonction tout en répondant simultanément aux besoins du collectif. Les cellules ne remplissent pas toutes les mêmes tâches. Elles sont organisées, structurées en organes, chaque type de cellule ayant un rôle spécifique. Ensemble, elles contribuent à la communauté globale des cellules en accomplissant les tâches qu’elles aiment et pour lesquelles elles sont spécialisées.

Les êtres humains, qui peuvent être comparés à des cellules formant le vaste organisme qu’est l’humanité, peuvent adopter un nombre infini de styles de vie. Ils ont d’innombrables façons de vivre leur vie. Cependant, ils reçoivent leurs traits et leur caractère de manière épigénétique pour s’adapter à leur environnement.

Les êtres humains ne seront pas produits par le grand corps de l’humanité pour adopter un mode de vie aléatoire, mais ils seront produits pour s’adapter au mieux à l’environnement. Si certains besoins collectifs ne sont pas satisfaits, ils produiront parmi eux les individus nécessaires pour combler ces besoins. Tout comme le corps humain produit les cellules spécialisées pour ses organes.

Les cellules du corps n’ont pas besoin d’être gouvernées. Elles se gouvernent très bien elles-mêmes. Elles doivent simplement recevoir la nourriture et l’énergie dont elles ont besoin pour survivre et se réaliser. En faisant ce qu’elles aiment et font le mieux, elles contribuent au bonheur et au bien-être de l’ensemble de la société. Quel que soit l’environnement, un ordre naturel, une efficacité et une harmonie émergent des sociétés d’êtres vivants autonomes et autogouvernants alors qu’ils affrontent ou s’adaptent aux défis auxquels ils sont confrontés.

Connaissant ce principe biologique, l’humanité s’organise naturellement par affinité et style de vie, encourageant la diversité des expressions humaines pour créer les différents « organes » dont elle a besoin. Toutes les possibilités ne se manifestent pas. Celles qui sont essentielles à la survie et au bien-être du collectif émergent de manière prédominante, car elles sont exprimées de manière sélective par des mécanismes génétiques et épigénétiques.

La liberté est une illusion. Notre quête du bonheur est biaisée pour rechercher l’amour des autres et pour exprimer les talents que nous avons acquis génétiquement et épigénétiquement. Nos aspirations et ce que nous aimons faire sont programmés pour assurer notre propre survie et bien-être, ainsi que la survie et le bien-être de la société dans son ensemble.

Les fourmis sont libres de faire ce qu’elles aiment faire. C’est un exemple d’anarchie, car elles n’ont pas de structure formelle de pouvoir. Elles n’ont pas de police, de patrons ou de dirigeants pour leur dire quoi faire. Au lieu de cela, ce qu’elles aiment faire est encodé dans leurs gènes. Il n’en résulte pas une société chaotique et dysfonctionnelle, mais plutôt un ordre naturel qui génère une communauté optimale et harmonieuse.

Dans les sociétés très développées où la vie est relativement confortable et sans danger, les parents peuvent se lamenter de voir leurs adolescents devenir des joueurs de jeux vidéo et des rêveurs paresseux. À leur insu, ils nourrissent les visionnaires, les artistes et les poètes d’une future société de loisirs.

Dans d’autres parties du monde, comme à Gaza où la vie est marquée par la pénurie et le danger, les parents sont susceptibles d’élever les rebelles et les guerriers qui affronteront ces dangers et lutteront pour une vie meilleure. Quel que soit l’environnement, l’humanité est poussée par des forces invisibles à établir un ordre naturel, à créer une société optimale, le paradis pour tous : le Paradisme.

Le Paradisme est une forme d’anarchie ; une anarchie naturelle que nous observons dans toutes les sociétés biologiques. Il n’y a pas de structure de pouvoir. Chaque individu est souverain. Nous sommes libres de choisir notre style de vie et de nous regrouper avec des personnes compatibles et aux idées similaires pour former des tribus ; les différents organes du vaste être qu’est l’humanité. Même si nous ne pouvons pas toujours vivre côte à côte, il y a un espace pour que chacun puisse s’exprimer et réaliser son potentiel.

La manière naturelle de vivre est la manière originelle avec laquelle nous avons vécu. Vous résidez dans une tribu et vous avez la liberté de la quitter, d’en rejoindre une autre ou d’en établir une nouvelle. Même les êtres souverains respectent les règles entre eux, il s’agit alors de contrats ou de traités. Elles sont essentiels pour une coexistence harmonieuse. Elles n’entravent pas votre liberté ni votre souveraineté, à condition de pouvoir choisir les règles que vous devez suivre. Dans le Paradisme, l’anticonformisme est la règle afin de permettre l’expression de toutes les différentes couleurs de l’humanité.

La gouvernance par une élite de génies n’est pas incompatible avec l’anarchie naturelle et l’absence de structure de pouvoir, à condition que ces génies aspirent à être au service de tous. Ces individus existent. Ils forment un organe important du corps qu’est l’humanité : ils sont la conscience qui dirige le corps dans sa quête du bonheur. En plus d’être des génies, situés dans le cerveau de l’humanité, ils sont dotés d’un niveau élevé d’abnégation, priorisant le bien-être de l’ensemble plutôt que leurs propres désirs. Être au service des autres est l’un de leurs traits de caractère prédominants. C’est ainsi qu’ils seront reconnus.

Une fois que les individus appropriés, ceux que le vaste organisme de l’humanité a génétiquement conçus pour former sa conscience, assument le leadership, ils devront créer et gérer une IA qui leur permette de servir les personnes tant individuellement que collectivement. Peu importe leur intelligence, il est au-delà de la capacité humaine, pour un groupe d’individus, de comprendre pleinement et de répondre à tous les besoins de chaque personne. Une IA devrait être spécifiquement développée à cet effet : écouter les besoins et les désirs de chacun et optimiser leur satisfaction. Cette IA devrait superviser toute la production et la distribution de biens et de services et maintenir une communication constante avec chaque être humain, non pas en tant que leur dirigeant, mais en tant que leur serviteur.

Dans un être vivant, toutes les cellules reçoivent de la nourriture, de l’énergie et tout ce dont elles ont besoin gratuitement, ce qui leur permet de se réaliser dans leurs rôles de contribution à l’ensemble. Dans l’immense entité biologique constituée par tous les êtres humains, chaque être humain recevrait gratuitement tout ce dont il a besoin pour vivre et se réaliser dans la direction de son choix, car sa quête du bonheur contribue au bien-être et au bonheur de l’ensemble.

Comment se fera la transition des élites ?

Avec les développements récents en matière d’IA, les machines intelligentes sont sur le point de prendre en charge tous les emplois. Cela inclut nos politiciens et dirigeants. Comme nous l’avons vu, une IA peut écouter, représenter, prendre des décisions et servir les gens de manière plus efficace.

Tout est maintenant en place pour une transition. Cependant, les détails de la manière dont nous allons effectuer cette transition restent flous. Il y aura un évènement déclencheur - la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’étincelle qui met le feu aux poudres. Un jour, le roi gouverne ; le lendemain, il est renversé. La transition des élites sera soudaine et mondiale. Nous ne connaissons pas le jour ni ne connaissons le déclencheur.

Pour allumer un feu, nous avons besoin à la fois du terrain adéquat et d’une étincelle. Les conditions sont propices à la transition ; nous attendons maintenant l’étincelle. Plus nous attendons, plus le mécontentement grandit et plus l’étincelle nécessaire est petite. L’enflammement est inévitable.

Il y a cependant un grand risque. Si nous continuons à vivre dans la peur, si nous nous sentons impuissants et sans espoir d’un avenir meilleur, nous pourrions nous autodétruire. C’est une réponse biologique à un état de souffrance sans espoir. La vie ne vaut pas la peine d’être vécue si elle est remplie de souffrance constante dans un environnement toxique. Cela est vrai à tous les niveaux biologiques, de la cellule à l’individu, et jusqu’à la société dans son ensemble.

Tous les signes semblent indiquer que nous avons commencé le processus d’autodestruction. Les taux croissants de maladies auto-immunes sont un indicateur au niveau microscopique. Le nombre croissant de suicides signale un problème au niveau individuel. La dégradation rapide de notre écosystème et l’accélération de la course aux armements nucléaires sont des indicateurs au niveau macroscopique.

Pour rester au pouvoir, nos élites fabriquent des peurs, de faux évènements climatiques, de fausses pandémies, de fausses terreurs, de fausses guerres et ils les utilisent pour resserrer leur contrôle et leur tyrannie. S’ils réussissent, nous mourrons tous. Comme trop de gens pensent que la situation devient désespérée, nous sommes au bord de l’autodestruction.

La manière dont la transition des élites s’effectuera est inconnue et n’est pas importante. Les élites que nous avons aujourd’hui ne survivront pas à ce qui se prépare. Tout ce qui s’oppose à l’harmonie naturelle de l’univers est condamné à disparaître. L’harmonie naturelle, c’est le paradis. Des forces irrésistibles nous y mènent. Nous sommes aux portes du paradis. La technologie qui nous permet de nous libérer de la servitude par le travail et l’argent, d’échapper à la pénurie et de vivre dans l’abondance, est également celle qui nous mènera vers les étoiles. Nous ne pouvons entrer dans le paradis que par l’amour. Si nous vivons dans la peur, nous sommes un danger pour d’autres civilisations spatiales. Les portes du paradis restent fermées et nous disparaissons pour préserver l’harmonie naturelle de l’univers.

Ce qui est important, c’est d’avoir suffisamment de temps pour effectuer la transition. Si nous continuons à avoir peur - peur de l’IA, peur de la technologie fantastique qui vient à notre secours, peur des changements à venir, peur de perdre nos emplois, peur de l’effondrement - et si nous ne voyons pas les solutions qui se présentent et le fantastique avenir qui nous attend, nous perdrons espoir et nous nous autodétruirons.

Ce qui est important, c’est d’opérer la transition de la peur vers l’amour au niveau cellulaire, au niveau individuel et au niveau collectif. Car c’est cette transition de la peur vers l’amour qui est la cause profonde de l’effondrement systémique, qui fait tomber le système et ses élites et nous déverrouille les portes du paradis.

La transition systémique s’inscrit dans une transition biologique

La transition systémique n’est qu’un épiphénomène d’une transition beaucoup plus vaste, une transition biologique qui s’opère sur trois niveaux et peut-être plus.

La transition microbiologique

Le premier niveau est le niveau microbiologique, le monde microscopique des bactéries et des cellules.

Quand nous avons peur, nous changeons notre monde microscopique, notre métabolisme, l’ensemble des réactions chimiques qui se produisent en permanence dans notre corps. Nous produisons davantage d’hormones de stress en favorisant le développement cellulaire du système musculaire, par exemple. Lorsque le danger est écarté, nous revenons à l’équilibre homéostatique ; cet équilibre chimique et hormonal par défaut que l’on reçoit à la naissance et au cours des premières années de développement. Cet état correspondrait au niveau de ralenti d’une voiture. Quand on arrête d’accélérer et de stresser le moteur, il revient automatiquement au ralenti. C’est la position d’équilibre.

Si le stress perdure, notre monde microscopique va s’adapter et trouver une nouvelle position d’équilibre. Nous allons, par exemple, fonctionner en permanence avec un taux de cortisol et une pression artérielle plus élevés. Un militaire qui a vécu des stress prolongés intenses peut continuer à vivre en état de stress bien longtemps après sa démobilisation. Il va souffrir de ce qu’on appelle le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Le système opératoire de son monde microscopique s’est stabilisé sur celui de la peur. Il pourra continuer d’éprouver des moments de plaisir, mais il sera dépendant au stress, son nouvel état d’équilibre.

Pour permettre à notre monde microscopique de quitter le mode opératoire de la peur, il faut créer un environnement intérieur qui ne soit pas toxique ni dangereux. En priorité, il est essentiel de ne pas ingérer de substances qui peuvent compromettre notre équilibre chimique naturel, l’homéostasie. Il faut ensuite se relaxer et ressentir l’amour. Nous devons méditer. La méditation est une pratique de la non-pensée qui nous met en état de ressenti. En ressentant l’instant présent, sans penser au passé, au présent et au futur qui nous font peur et nous angoissent, nous nous mettons instantanément en mode opératoire de l’amour. Nous ressentons une jouissance qui se répand dans tout notre corps. Nous pouvons aussi méditer en ressentant toutes les parties du corps, toutes nos cellules, et leur donner de l’amour en nous mettant dans un état de gratitude. L’amour est l’antidote de la peur.

Quand nous sommes submergés par le stress, les ressources, l’énergie et la nourriture alimentent en priorité les organes et les cellules qui participent à la réponse de lutte et de fuite et nous délaissons tous les autres, en particulier ceux qui composent le système immunitaire. Si le stress devient la norme de fonctionnement, le système immunitaire ne peut pas opérer normalement, il ne ramasse plus les poubelles, il ne traite plus les toxines provenant de l’extérieur, ou du fonctionnement cellulaire, et l’environnement cellulaire devient toxique et invivable. Le processus d’autodestruction se déclenche et donne lieu aux maladies auto-immunes.

La pratique de la méditation permet d’apporter ces moments de répit indispensables. Mais cette pratique régulière et permanente de la méditation va surtout pouvoir changer le niveau d’équilibre homéostatique dans un processus antagoniste à celui du syndrome de stress post-traumatique. Ce que le stress fait à l’homéostasie de ceux qu’il traumatise, le bonheur peut le faire aussi. On pourrait l’appeler le syndrome de bonheur post-traumatique ; sauf que ce n’est pas un syndrome, c’est une conséquence désirable du bonheur permanent. La pratique régulière de la méditation et du ressenti de l’amour élève le niveau homéostatique du bonheur de façon permanente. Elle nous rend plus heureux même quand on ne fait rien.

Nous pouvons observer que la transition microbiologique ou cellulaire est déjà bien avancée. La pratique de la méditation a pris un essor fantastique dans le monde entier. Le mode opératoire du monde microbiologique d’un nombre grandissant d’individus passe graduellement de la peur à l’amour.

La transition biologique

La transition biologique en cours est celle du changement du mode opératoire des individus. Au lieu d’opérer sous l’émotion de la peur, ils agissent par amour.

Ceux qui ne feront pas cette transition individuelle et qui vivront les prochains évènements dans la peur vont exprimer l’égoïsme, la compétition et l’agressivité. Ils vont tomber dans la barbarie en s’entretuant pour le dernier morceau de pain. Ceux qui vivront dans l’amour vont exprimer l’empathie, la coopération et la charité. Les chances de survivre aux tribulations sont beaucoup plus grandes. Dans l’effondrement, comme dans les cas extrêmes de survie, on peut choisir de s’entraider ou de s’entretuer ; vivre en harmonie avec les autres ou disparaître. C’est peut-être ce que les religions ont appelé le Jugement dernier. Au jour du Jugement dernier, seuls ceux qui auront été pleins d’amour seront dignes d’entrer au paradis.

La transition macrobiologique

La transition macrobiologique en cours est celle du mode opératoire de l’organisme biologique qu’est l’humanité. Ce mode est actuellement sous l’emprise de la peur et il passera à celui de l’amour.

La transition systémique en fait partie. Elle s’accompagne également d’une transition spirituelle.

La technologie a connecté tous les individus entre eux. Avec l’Internet et l’IA, le grand corps de l’humanité a développé la partie de son système nerveux qui lui permet d’être informé instantanément sur toutes ses cellules ; les êtres humains qui la composent. En se connectant les uns aux autres, les humains développent un sentiment d’unicité. Ils prennent de plus en plus conscience que leur vie a une dimension spirituelle et qu’ils font partie de quelque chose de plus grand qu’eux.

Ce sentiment d’unicité, de faire partie du grand corps de l’humanité, se développe aussi avec l’essor de la méditation et surtout de la méditation de groupe. Si les effets positifs de la méditation sur les cellules qui nous composent sont observés scientifiquement, il y a peu d’études concernant les effets de la médiation de groupe sur l’humanité. Mais il y en a et, effectivement, ils sont similaires à ceux observés sur les individus. La méditation de groupe baisse le niveau d’agressivité de la population, même si celle-ci ne médite pas. Cela voudrait dire que cela affecte le mode opératoire d’une population. Si de plus en plus de gens méditent simultanément, s’ils ressentent de l’amour envers les autres, un moment viendra où tout le grand corps de l’humanité sera en état de méditation, même si beaucoup ne méditent pas. Quand cela se produira, même si ce n’est que pour de brefs moments, le mode opératoire de l’humanité changera.

La méditation est apparemment la fonction biologique qui nous permet de ressentir, voire même d’influencer, les autres niveaux biologiques.

Une transition universelle

Nous pourrions prolonger la discussion en disant que l’humanité fait partie d’un autre grand corps composé de toutes les humanités de la galaxie. Nous observons que la vie et l’univers ont des structures fractales. Cela ne serait pas impossible qu’ils le soient vraiment. La biologie dans les galaxies formerait alors à son tour un grand corps biologique. Et on peut continuer à l’infini. L’univers serait infiniment grand et vivant, mais aussi infiniment petit et vivant. La vie pourrait exister à tous les niveaux de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Notre transition pourrait affecter la transition des niveaux supérieurs et inférieurs. Comme des dominos, elle se propagerait dans tous les niveaux de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.

Arrêtons là cette discussion qui va nous emmener trop loin. L’important, c’est notre transition collective.

La transition collective de l’humanité se produira-t-elle à temps ? Nous ne le savons pas.

Ce qui est certain, c’est que nous pouvons tous contribuer à nous sauver nous-même et à sauver les autres en donnant davantage d’amour et en méditant, ce qui est une façon de donner ou plutôt d’émettre de l’amour à tous les niveaux biologiques avec lesquels nous partageons le même instant présent.

Comme toujours, l’amour est la réponse. L’amour est la force invisible et irrésistible qui nous propulse à tous les niveaux biologiques vers l’harmonie universelle ; et dans une réalité plus concrète et plus terre à terre, vers le Paradisme.





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